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Cette fois-ci, avec Alain Raynaud, éditeur des Editions de la Renaudie, notre excursion dans la Provence médiévale se faisait à Draguignan, Figagnières, Ampus et Chateaudouble.
Pour resituer ces balades, je conseille de lire mon compte-rendu de la précédente.
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Balade dans la Provence ancienne: Arcs sur Argens, Fréjus, Saint Raphaël - l'estrangiè e li santoun
Dans mes passions, il y a bien sûr les santons, disons avant tout les santons. Mais ma passion est issue de la logique. J'aime les santons et je veux savoir l'histoire qui les accompagne, les lieux
De toute façon, pour de plus amples informations, il faut s'abonner au journal électronique, qui de plus est gratuit.
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Découvrir la Provence Médiévale et le Comté de Nice
Et ainsi, vous recevrez les invitations pour participer à ces journées qui sont éducatives, mais aussi ludiques.
Tout d'abord, nous avion rendez-vous à 09h30 à Draguignan sur le parking d'un supermarché devant le lavage automatique.
Le groupe d'une vingtaine de personnes
se retrouve donc devant l'éléphant bleu,
Très important, le chapeau d'Alain Raynaud.
Et les anciens sont là, tout va bien.
Première conquête, la chapelle de St Hermentaire, à quelques centaines de mètres. Une chapelle qui ne se visite que très rarement, mais Alain Raynauld nous a fait venir le Docteur Gayrard…
L’église Saint-Hermentaire
de Draguignan
En 313, l’empereur CONSTANTIN autorise les chrétiens à pratiquer leur religion dans tout l’empire romain. Dès le Ve siècle, un groupe cathédral s’élevait à Fréjus. Les sources écrites provençales témoignent de la christianisation du monde rural à partir de la fin du Ve siècle et durant le VIe siècle.
Or, la cité de Draguignan possède un édifice religieux datant de cette période. En effet, l’église Saint-Hermentaire, bâtie sur un ancien site romain, a conservé son élévation du VIe siècle.
Son chevet a pu servir pour exposer des reliques, ou une sépulture (?), que des chrétiens venaient vénérer.
Vous découvrirez aussi son évolution architecturale des XIIIe et XVIe siècle.
Pour que rien ne vous soit caché de l’histoire et de l’architecture de ce monument exceptionnel, j’ai demandé le concours du Docteur GAYRARD, Président de la Société d'études scientifiques et archéologiques de Draguignan, qui a participé aux fouilles qui ont permis de dater la construction de cette église.
Enfin, sachez que ce lieu n’est que très rarement ouvert à la visite
Pour aller vers cette chapelle, on passe d'abord devant une magnanerie sur une propriété privée, malheureusement laissée à l'abandon.
Une magnanerie (terme venant de l'occitan magnan qui désigne le bombyx du mûrier) est un lieu d'exploitation de sériciculture (l'élevage du ver à soie).
L'exploitant d'une magnanerie est appelé un magnanier ou plus couramment magnan. Dans une exploitation agricole, on peut aussi rencontrer la dénomination magnanière pour le bâtiment destiné à la sériciculture. Les femmes employées dans une magnanerie sont appelées magnanarelles ou magnarelles.
Voici donc cette chapelle, entièrement bâtie au VIème siècle, et dont le chevet a été construit avec des pierres prélevées sur les ruines de la Villa romaine. Chapelle dédiée à St Hermentaire qui a tué le dragon qui terrorisait les populations, d'où le nom de Draguignan Elle est bâtie sur d'anciennes villas romaines qui possédaient des thermes. On y trouve un baptistère, une porte rajoutés au 16ème, des colonnes ramenées de Fréjus, un lavabo aux armes de 3 canes, des fonds baptismaux aux initiales de Villeneuve, voir précédente sortie.
Une précision aimablement donnée par Alain Raynaud :
"le baptistère est un élément important, rare et majeur pour une église. En effet, nous trouvons des baptistères contemporains de celui de Saint-Hermentaire aux cathédrales de Fréjus, d'Aix-en-provence, de Marseille, de Riez, à l'église Notre-Dame-du-Brusc à Châteauneuf-de-Grasse et à la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (contre son mur Sud) "
Il me fournit aussi le document "Draguignan St-Hermentaire évolution" que je joins pour bien montrer l'évolution de cette chapelle.
Très important. A la sortie de la chapelle, Alain Raynaud n'a pas de chapeau, il l'a oublié.......et nous en entendrons parler.....
Un point visité un peu plus loin se situe aux chemins des fourches, après le col de l'Ange. Une explication nous est donnée pour cette concomitance entre le col de l'ange et le chemin des fourches.
Le col de l'ange semble être une déformation du mot provençal "ancoues" qui veut dire angoisse. Il exprimait la présence de personnes mal famées, bandits ou autres, qui donnaient de l'angoisse aux voyageurs.
Les fourches, elles, sont des colonnes espacées, comme les dents d'une fourche, entre lesquelles étaient posées des poutres sur lesquelles étaient pendus les malfrats. Ils dominaient la ville ou les routes environnantes, ici du col de l'ange pour que chaque futur bandit sache ce qui l'attendait.
Ces fourches ne sont pas visitables puisque dans une propriété privée, de plus elles sont maintenant malheureusement envahies de végétations.
La bastide ou commanderie, dans laquelle elles sont, possède aussi des prisons transformées en cave dans lesquelles on a encore une porte d'époque, les crochets où étaient pendus les voyous avant d'être exposés sur les fourches car tel était le rite.
Dans une des caves, un fût de 7 hectos réservé au Marc….mon prénom est si bon…
Après cette matinée si riche, tout le monde se dirige dans un restaurant de Figagnières au décor superbe, un ancien moulin à huile, qui a dû fermer après les grandes gelées de 1956 qui ont quasi détruit tous les oliviers de Provence.
L'après midi commence par la visite de la chapelle templière de "Notre Dame de l'Olivier".
La chapelle templière Notre-Dame-de-l’Olivier
de Figanières
L’examen attentif de cette construction, datée pour la partie principale du XIIe siècle, nous fera découvrir une conception architecturale templière qui fait que cet édifice met en liaison la terre et le ciel, le terrestre et le céleste.
Nous nous attarderons aussi sur une pierre en particulier qui est souvent prise pour un banal cadran solaire, alors qu’elle a été indispensable pour la construction du choeur de cette chapelle.
Autour de cette chapelle, quelques oliviers montrent parfaitement qu'ils sont repartis en poussant autour des troncs sciés suite au gel de 1956.
La balade se déplace alors vers Chateaudouble, village déperché.
Le village perché
de Châteaudouble
Le site est mentionné aux XIe et XIIe siècles dans le cartulaire de l’abbaye Saint-Victor de Marseille.:
- “Castellum Duplum”, vers 1032
- “Willelmus de castel Duplo”, en janvier 1038
- Isnard de Châteaudouble, en 1111 et 1113
Le village est dominé à l’Est par un plateau rocheux de 50 x 100 m environ. Au XIe siècle, le château devait se situer sur cette plate-forme, avec l’église et le village d’alors. Aujourd’hui, il est occupé partiellement par le cimetière. Or, dans le cimetière précisément, nous tenterons de retrouver le plan de l’église qui était encore visible sur le plan napoléonien de 1830. Nous découvrirons même la base de son clocher que l’on date du XIe siècle.
Au milieu du XIVe siècle le fief appartient à Arnaud de Villeneuve. Il semble que ce soit ce seigneur qui aurait fait élevé le donjon que nous admirons aujourd’hui.
Le village que nous connaissons aujourd’hui est un “village déperché” car reconstitué plus bas au XVe siècle, à son emplacement actuel.
Nous découvrirons aussi le chemin muletier qui, jusqu’au XIXe siècle constituait le seul accès au village à partir des gorges de... Châteaudouble
En montant vers le château, nous pouvons voir, l'église actuelle, la mairie et sa fontaine, de nombreuses portes datées.
La montée et l'ancien chemin muletier.
A côté de ce château, le cimetière où se voient les traces d'une chapelle du XIème siècle, et le pied de son clocher.
A côté encore, le sculpteur sur métaux, Za…
Et en redescendant, un cadran solaire de 1679.
Nous partons sur Ampus, ville protégée par des portes importantes, pour voir le chemin de croix.
Un chemin de croix dans les ruines du site médiéval
d’Ampus
Dans un environnement exceptionnel, le village propose un chemin de croix comportant quatorze stations en céramique, créé sur le site de l'ancien château par un Anglais, Geoff Hindry, dans les années soixante-dix (1970).
Un circuit mystique à découvrir dont la réalisation a nécessité deux années. Aux stations de ce chemin de croix, l'artiste a voulu ajouter le panneau Tombeau du Christ, dans lequel il a donné libre cours à sa créativité, mêlant des galets à la céramique.
Au-delà de la référence religieuse, si vous êtes sensibles à l’art, vous serez agréablement surpris par les qualités esthétiques de cette création originale.
La journée est finie.
Il faut rentrer, nous passons par Tourtour, son château, sa chapelle intégrée dans les murs d'enceintes.
Prochaine journée au Thoronet fin Juillet.
A bientôt……..